L’inutilité d’apprendre à se battre, l’utilité du Goshinkaï
L’idée de cet article suit une remarque simple et désarmante
durant un cours où j’ai demandé aux élèves présents : « qui
a déjà eu à se battre ici ? ». Personne, bien évidemment, personne…
Nous ne sommes pas en période de guerre, la stabilité politique, la maturité de notre démocratie même si elle restera toujours imparfaite fait de notre quotidien un environnement sécurisé qui ne nous nécessite pas d’être armé en permanence ou de nous entrainer aux arts martiaux dans le but de survivre au jour le jour.
Dans ce cas de figure, dans ce monde actuel dans le lequel nous vivons, dans ce contexte, quel est donc l’intérêt de nous entrainer, pourquoi faire des arts martiaux, pourquoi pratiquer assidument le Goshinkaï ?
De manière inaltérable le corps et l’esprit sont liés. La croyance que l’esprit influence le corps est très largement répandue. Il est démontré que les chocs psychologiques peuvent entrainer des modifications sur notre corps (décoloration des cheveux suite au stress ou un choc émotionnel par exemple), la guérison est améliorée avec un état d’esprit positif. Autant tout ceci est accepté et partagé par l’ensemble des gens. La théorie que le corps forge l’esprit l’est moins.
Si le Goshinkaï n’est pas d’attaquer, c’est de ne pas reculer. Nous devenons inébranlables. Tout le monde le visualise facilement dans la pratique martiale, on fait front et c’est l’autre qui plie.
Mais qui n’a pas connu le manager qui rentre dans votre bureau, ou qui vient sur votre poste de travail hargneux et menaçant vous lancer cette sentence « Toi, je te veux à 5h dans mon bureau, et je te promets que tu ne vas pas rigoler ». Vous sentez cette situation où votre corps est droit et que vous êtes en train de couler à l’intérieur, que tout s’agite dans votre esprit.
J’appelle cela le «Irimi de la pensée ». Ces techniques de déstabilisation sont d’ailleurs courantes et largement détaillée dans la littérature. Se faire déstabiliser à l’entrainement, apprivoiser cette sensation, et parvenir petit à petit à la maitriser et faire front, pour ne plus jamais reculer physiquement et mentalement : c’est l’enseignement du Goshinkaï, c’est un des sens de ce principe.
L'utilité est donc bien plus éloignée que la simple Self Défense. Le contexte actuel, le monde d'aujourd'hui est d'avantage violent au niveau psychologique. Et il faut s'armer pour surmonter cette pression du quotidien.
Nous ne sommes pas les plus forts, nous ne sommes pas les meilleurs, ni les plus beaux. Donc, nous n’avons pas remportés de trophées, nous ne sommes pas de têtes d’affiches, nous ne sommes pas des vedettes d’Instagram. Nous sommes plus que cela, nous sommes ordinaires, nous sommes des Hommes simples et équilibrés…
Pierre qui est à ma gauche sur la photo de groupe est une personne d’une qualité si rare… Il a été un de mes premiers élèves à Lacaune, le Goshinkai a fait de lui un autre homme, derrière sa carapace d’ours Aveyronnais loufoque c’est un homme d’une valeur hors norme, l’amour qu’il porte aux autres, la sincérité de ses sentiments, le temps qu’il consacre pour son club, l’affection inconditionnel qu’il porte à sa famille et ses amis, sa fidélité sans faille font de lui un exemple pour moi. C’est une fierté pour moi d’avoir été son professeur et de pouvoir suivre encore sa progression.
Si je vous détails ces personnes, c'est parce qu'elles ont toutes une très haute valeur humaine. Ces gens qui sont parvenus à des grades avancés partages tous des gages de garantie de très grande qualité...
Il aura toujours de bien plus belle maison à la ville, plus grande, plus confortable, plus claquante. Il sera toujours mieux vu par les autres d’être dans une belle villa avec piscine.
Comme partout, certains d’entre nous irons se perde et s’oublier à la ville, c’est inévitable. Le clinquant, la nouveauté et l’importance de l’apparat pourra convaincre les esprits les plus altérables. Mais dans la rigueur de la montagne subsistera toujours cette vielle maison rigoureuse où vivent des gens sincères et fiables.
Nous ne sommes pas en période de guerre, la stabilité politique, la maturité de notre démocratie même si elle restera toujours imparfaite fait de notre quotidien un environnement sécurisé qui ne nous nécessite pas d’être armé en permanence ou de nous entrainer aux arts martiaux dans le but de survivre au jour le jour.
Dans ce cas de figure, dans ce monde actuel dans le lequel nous vivons, dans ce contexte, quel est donc l’intérêt de nous entrainer, pourquoi faire des arts martiaux, pourquoi pratiquer assidument le Goshinkaï ?
1. Progresser autant mentalement que physiquement :
L’école Goshinkaï possède 7 principes. L’un d’entre eux
est : progresser autant mentalement que physiquement. Ce principe nous
apporte une première réponse à l’utilité de la pratique des arts martiaux en
temps de paix : le développement de soi.
De manière inaltérable le corps et l’esprit sont liés. La croyance que l’esprit influence le corps est très largement répandue. Il est démontré que les chocs psychologiques peuvent entrainer des modifications sur notre corps (décoloration des cheveux suite au stress ou un choc émotionnel par exemple), la guérison est améliorée avec un état d’esprit positif. Autant tout ceci est accepté et partagé par l’ensemble des gens. La théorie que le corps forge l’esprit l’est moins.
Je ne voudrais cependant pas aborder la thématique sportive
qui inculque des valeurs. Quand je parle de forger l’esprit par le corps, je
parle d’une dimension supérieure.
Si le Goshinkaï n’est pas d’attaquer, c’est de ne pas reculer. Nous devenons inébranlables. Tout le monde le visualise facilement dans la pratique martiale, on fait front et c’est l’autre qui plie.
Mais qui n’a pas connu le manager qui rentre dans votre bureau, ou qui vient sur votre poste de travail hargneux et menaçant vous lancer cette sentence « Toi, je te veux à 5h dans mon bureau, et je te promets que tu ne vas pas rigoler ». Vous sentez cette situation où votre corps est droit et que vous êtes en train de couler à l’intérieur, que tout s’agite dans votre esprit.
J’appelle cela le «Irimi de la pensée ». Ces techniques de déstabilisation sont d’ailleurs courantes et largement détaillée dans la littérature. Se faire déstabiliser à l’entrainement, apprivoiser cette sensation, et parvenir petit à petit à la maitriser et faire front, pour ne plus jamais reculer physiquement et mentalement : c’est l’enseignement du Goshinkaï, c’est un des sens de ce principe.
L'utilité est donc bien plus éloignée que la simple Self Défense. Le contexte actuel, le monde d'aujourd'hui est d'avantage violent au niveau psychologique. Et il faut s'armer pour surmonter cette pression du quotidien.
2. L’originalité et la puissance de l’Ecole Goshinkaï :
Regarder attentivement cette photo prise durant le séminaire
du Sokeï de l’école Goshinkaï durant le mois de novembre 2019. Regardez au-delà
de la franche camaraderie qu’il s’en dégage. Et visualisez ce qu’est l’essence de
l’enseignement du Goshinkaï…
Tous les pratiquants que vous voyez sur cette photo, je les
côtoie tous depuis plus de 10 ans, certains d’entre eux depuis presque 20 ans.
Nous ne sommes pas les plus forts, nous ne sommes pas les meilleurs, ni les plus beaux. Donc, nous n’avons pas remportés de trophées, nous ne sommes pas de têtes d’affiches, nous ne sommes pas des vedettes d’Instagram. Nous sommes plus que cela, nous sommes ordinaires, nous sommes des Hommes simples et équilibrés…
3. Je ne sais pas ce qu’est véritablement Budo :
Non par manque de temps, mais par manque d’appétit et par manque
de culture martiale je ne m’aventurerais pas à définir le concept de Budo. Ce
n’est pas ma culture, ce n’est pas mon métier et je n’ai pas les compétences.
Ce que je viens de comprendre, c’est que grâce à mon École,
son originalité et son sens, nous sommes devenus des personnes accomplies.
Est-ce cela le but du budo ? Je vous en laisserai juges.
Pierre qui est à ma gauche sur la photo de groupe est une personne d’une qualité si rare… Il a été un de mes premiers élèves à Lacaune, le Goshinkai a fait de lui un autre homme, derrière sa carapace d’ours Aveyronnais loufoque c’est un homme d’une valeur hors norme, l’amour qu’il porte aux autres, la sincérité de ses sentiments, le temps qu’il consacre pour son club, l’affection inconditionnel qu’il porte à sa famille et ses amis, sa fidélité sans faille font de lui un exemple pour moi. C’est une fierté pour moi d’avoir été son professeur et de pouvoir suivre encore sa progression.
Suit Simon, plus qu’un ami, plus qu’un frère personne ne
sait aussi bien que moi comme cet homme peut être, quand tout s’écroule autour
de vous, le seul roc que ne s’ébranle pas. Le seul espace serein quand le
tremblement de terre surgit et qui vous sauve du naufrage. Derrière son
sourire, derrière sa bienveillance sincère, peu importe les vagues qui le
submerge, il sera toujours ce roc qui tient bon, inébranlable, inarrêtable,
toujours un refuge salvateur.
S’en suit Matthieu et Nico nos amis de la capitale. Le
premier aura mon estime éternelle d’avoir surmonté sans m’en vouloir
l’injustice que je lui ai fait subir, celui qui quand il est présent me donne
un sourire immédiat et qui comme moi, peut être autant déconcentré que
concentré. La détente et la contraction quand il le faut. Nico, l’ami de la
route, que j’appelle trop souvent pour réfléchir à haute voix et qui au-delà de
sa qualité d’analyse et de sa culture impressionnante sera toujours l’homme
soucieux de l’intérêt du groupe, celui qui en retrait travail dur et me
surprend à chaque fois.
L’homme central est Alain Guingois, sokeï de l’école
Goshinkai. C’est un homme dur, exigeant, intransigeant. C’est aussi celui que
je considère être le meilleur dans sa catégorie, un technicien hors pair, un
génie des arts martiaux, un des seuls qui peut m’effrayer. Mais surtout et
principalement un homme avec l’intégrité et la probité la plus haute qu’il
m’est été donné de rencontrer. Il n’y a pas de loyauté plus extrême que la
sienne. Il a été celui qui nous as fait confiance quand nous n’avions qu’un an
de pratique et que nous avons pris la place de notre professeur démissionnaire.
Et plus étonnant encore, il continue toujours à nous accorder sa confiance…
A sa droite se trouve Cédric dit de « l’alsace ».
Il écoute encore plus que je ne parle (ce qui peut paraitre surprenant vu mon
gout déraisonnable pour la discussion). Cherchez plus loyal, plus intègre, et il
y a peu de chance que vous trouviez.
S’en suit, Stéphane. Il est de ma famille, autant vous dire
l’étroitesse de nos relations. Il est incroyable, toujours surprenant et tout
autant déroutant. Le niveau qu’il atteint en ce moment est fantastique, je n’en
reviens toujours pas comment il put aussi bien se réconcilier avec son corps,
il nous est impossible d’imaginer le travail qu’il a fourni…
Pour terminer cette photo il y a Xavier que je n’aurais
jamais cru arriver à ce stade, encore un loyal de chez loyal. Et Raphael,
toujours souriant, toujours avenant, toujours positif, toujours travailleur et
toujours là…
Il n’y a pas sur cette photo Fabien, qui d’adolescent est
devenu un homme, un homme de l’ombre qui veille à tout, organise, gère, nous
soulage. Et mon dieu qu’il devient pénible d’être si bon…
Et il n’y a pas Sylvie. Mon affection pour elle est si
importante que mes mots ne seront que forcément trop fort. Elle est un pilier,
une oreille attentive, une sacrée guerrière, d’une fiabilité d’une telle
rigueur, c’est un cadeau de l’avoir à nos côtés.
Je ne pourrais pas tous les citer, il manque Guillaume qu’il
a tellement évolué qu’il pourrait donner des formations sur le développement
personnel, Richard dont l’abnégation ne se démords pas, Jonnahtan le compère du début, et tous ces débutants
qui me désarçonnent…
Si je vous détails ces personnes, c'est parce qu'elles ont toutes une très haute valeur humaine. Ces gens qui sont parvenus à des grades avancés partages tous des gages de garantie de très grande qualité...
4. Pourquoi sommes-nous si bien ensemble ?
Nous ne nous ressemblons pas. On ne s’invite pas à manger
les uns chez les autres, nous ne sommes pas des amis comme on l’entend
socialement, nous sommes des partenaires d’entrainement et pourtant tous, je
dis bien tous, vous pouvez être certain de notre :
Probité,
Sincérité, Intégrité, Combativité et de notre Bienveillance.
Je viens de comprendre ce soir que si nos valeurs ne sont
pas individuelles elles sont forcément le fruit de notre formation, si nos
valeurs sont communes c’est qu’elles sont le résultat de l’école Goshinkaï.
Voici donc le but de notre école. Tout ceux dont je vous
ai parlé on franchit les premiers niveaux de l’école Goshinkaï. Au-delà d’avoir
éduquer leur corps, affiner leur technique nous avons forger leurs âmes. Ces
valeurs ne sont pas universelles, mais elles sont les nôtres.
5. Ne jamais se travestir :
L’école Goshinkaï est une vielle maison de pierre lourde
sans double vitrage. C’est rigoureux d’y vivre, parfois même exigent, souvent
difficile. C’est parce que, comme dans les villages de montagne, les personnes
qui parviennent à surmonter cet environnement en deviennent renforcé,
authentique et fiable.
Il aura toujours de bien plus belle maison à la ville, plus grande, plus confortable, plus claquante. Il sera toujours mieux vu par les autres d’être dans une belle villa avec piscine.
Mais dans la maison Goshinkaï ce n’est pas l’architecture et
la décoration qui fait la qualité du bâtiment. C’est d’ailleurs une erreur de
l’esprit de mette la richesse dans les biens. Non la richesse de la maison
Goshinkaï ce sont les gens qui s’y trouve, il n’y a pas de tableau de maitre,
mais d’innombrables souvenirs communs, tellement d’expériences vécues.
Comme partout, certains d’entre nous irons se perde et s’oublier à la ville, c’est inévitable. Le clinquant, la nouveauté et l’importance de l’apparat pourra convaincre les esprits les plus altérables. Mais dans la rigueur de la montagne subsistera toujours cette vielle maison rigoureuse où vivent des gens sincères et fiables.
5. La finalité d’une École :
Pour une école, j’ai longtemps cru que l’important était la
technique, la qualité de la technique, le niveau de la technique, la justesse
de la technique etc…
Je réalise aujourd’hui qu’elle n’est qu’un support. Bien évidement il faut qu'elle s’inscrive dans la vérité : que les attaques soient utiles et sincères et que la technique nous permette de nous défendre en protégeant si possible celui qui nous veut du mal.
Mais véritablement, l’important c’est ce que deviennent les débutants, quels Hommes & Femmes ils deviennent :
Arrogant ? Hautain ? Moralisateur ? Sachant ? Fier ? Pourris d'égo ?
Le nom de ma société « PAIDEIA », est l’école de
la Grèce Antique et avait pour but de former les hommes d’un point de vue philosophique,
c’est-à-dire libre, citoyen, des hommes bons. C’est ce que je vise dans les
formations et les accompagnements d’entreprise que je fais, former
véritablement les gens, c’est-à-dire les rendre autonomes, responsables,
meilleurs.
Et je me rends compte que c’est aussi le concept de l’école Goshinkaï, preuve s'il en est que cette école à tout de même pas mal influencée ma pensée,
Il m’a fallu 20 ans pour le comprendre (ce n’est pas si mal…).
Un vent nouveau souffle sur l’école Goshinkaï.
Hissez tous vos voiles, on risque d’aller très loin…
Avec toujours autant de dévotion,
Sylvain.
Sylvain.
Merci pour pour cet article mon ami
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